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Réunion Publique ECM du 13 octobre 2025

L’Agglomération de Montargis et ses Compétences en Détail

Par l’équipe d’Engagement Citoyen pour le Montargois (ECM), le 14 octobre 2025

Hier soir, le 13 octobre 2025, Engagement Citoyen pour le Montargois (ECM) a organisé une réunion publique à Montargis sur le thème de l’agglomération montargoise et de ses compétences. Cet article détaille les échanges riches et variés, offrant une vue d’ensemble complète pour mieux comprendre les enjeux territoriaux.

Déroulement de la Réunion

La soirée, débutée vers 20h30, s’est structurée en plusieurs temps. Une présentation générale de 10 à 15 minutes a ouvert les débats, suivie d’un partage d’expérience par un élu sur le fonctionnement du conseil communautaire, les délégations de services publics (eau, mobilité, développement économique), et un focus sur la politique de la ville. Une session d’échanges avec le public a permis de recueillir idées et propositions, complétée par une synthèse des perspectives. Une animation sur l’intelligence collective, initialement prévue, a été écourtée faute de temps.

Portrait de l’Agglomération montargoise et rives du Loing (AME)

L’agglomération regroupe 15 communes et environ 63 000 habitants (chiffres 2022), avec des densités variables : Chalette-sur-Loing (700 hab./km²), Montargis et Villemandeur (autour de 500 hab./km²), tandis que des communes comme Amilly (10 000 hab.) s’étendent sur de vastes territoires (200-500 hab./km²). Certaines zones, comme la forêt de Pannes, comptent moins de 50 hab./km². Historiquement, l’intercommunalité a débuté en 2001, atteignant 15 communes en 2013. Elle compte 14 commissions thématiques (développement économique, mobilités, ruralité, etc.), dont certaines, comme l’eau, relèvent de la commission travaux. Des sessions plénières, organisées tous les deux mois, traitent 50 à 80 points à l’ordre du jour en environ deux heures, sous la présidence de Jean-Paul Biot (maire de Solterre). Le bureau inclut les 15 maires et trois conseillers délégués (un par Montargis, Amilly, Châlette-Sur-Loing). Sur 18 membres, 4 sont des femmes. Avec 57 conseillers communautaires (12 pour Montargis, 10 pour Amilly et Châlette-Sur-Loing), leur nombre dépend de la taille des communes, avec une représentation minoritaire de l’opposition dans les grandes communes.

Les Compétences de l’agglomération

Les compétences sont divisées entre obligations légales et délégations supplémentaires décidées par les communes. Parmi les compétences obligatoires figurent la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI), pilotée par l’établissement public d’aménagement et de gestion des eaux (EPAGE), ainsi que le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi-HD), qui encadre l’aménagement en lien avec le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) du PETR (Pôle d’équilibre territorial et rural)… Les compétences supplémentaires incluent la voirie communautaire (ex. rue P Doumer à Montargis), des parcs de stationnement, la pollution de l’air, les nuisances sonores, l’énergie, et des équipements culturels (musée Girodet, Tivoli, médiathèque). Le droit de préemption urbain, délégué à l’agglomération via l’Établissement Public Foncier (EPFLI), a été évoqué pour des projets comme la rue du Général Leclerc. L’action sociale couvre des services comme le SSIAD (soins infirmiers à domicile confiés actuellement au CCAS de Montargis), en cours de transfert potentiel. D’autres compétences incluent le Pôle intercommunal de médiation et de services (PIMMS), le cimetière et funérarium d’Amilly, la fourrière animale, et des formations.


Cependant, le site de l’agglomération omet des domaines comme le tourisme (taxe de séjour gérée par l’office de tourisme), la programmation culturelle (spectacles, écoles), la maison de la forêt à Pannes, le sport de haut niveau, le campus connecté (100 000 €/an, 10 apprenants, hébergé à Saint-Louis), et la police intercommunale (retrait récent de Pannes). La Chambre Régionale des Comptes (CRC) a réclamé une délibération unique listant toutes les compétences, toujours en attente, soulignant un manque de transparence.

Partage d’Expérience : fonctionnement et limites

Maurice, conseiller communautaire, a illustré les failles du système avec le dossier Barjane à Amilly. Lors des conseils, les informations sont fragmentaires, rendant les votes difficiles. Avec un seul élu par groupe, assister à toutes les commissions (jusqu’à deux par semaine) est impossible. Les comptes-rendus, anciennement bloqués par les mairies, sont désormais transmis, mais parfois le jour même ou après les séances. L’exemple Barjane révèle un projet d’entrepôt sur une zone de captage de l’Ouanne, jamais discuté en conseil, avec des risques de trafic et de sécurité (absence de voies piétonnes/vélos). Le budget archéologie (680 000 €) et l’aménagement des voies restent flous, la société Barjan refusant d’investir. La commission développement économique a instruit le dossier, mais sans consultation des commissions travaux ou eau, malgré les enjeux environnementaux.

Un autre cas, la vente d’une parcelle en 2022 pendant le confinement (projet Barjane), a été présenté en séance sans documents numériques, limitant le débat. Ces exemples montrent une gestion où les communes imposent leurs projets, sans vision globale, freinant l’intérêt collectif.

Délégations de Services Publics

Lise, élue de 2014-2020, a détaillé les délégations. Suez gère la production d’eau potable (cinq communes : Amilly, Montargis, Villemandeur, etc.) et l’assainissement pour toutes les communes, avec un contrat jusqu’au 31 décembre 2027. La nouvelle usine à la Chise (10 M€) et des problèmes de pollution (pesticides, nitrates) expliquent les coûts élevés. En zone rurale, l’agglomération contrôle les fosses septiques. Le renouvellement, nécessitant 18 mois d’études, sera un enjeu majeur post-2026. Keolis, filiale SNCF, gère la mobilité (bus, vélos électriques, voitures) jusqu’en 2030, mais les bilans de mobilité en entreprise restent partiels. D’autres délégations incluent la gestion des gens du voyage et le crématorium (Crématoriums de France). Jean-Marc Duranton, du comité de pilotage de l’eau, a souligné l’opacité : les investissements (ex. usine) échappent au suivi citoyen, malgré des avancées depuis 2017 (cinq réunions annuelles). Les commissions consultatives, annuelles, fournissent des données obsolètes, contrastant avec le besoin d’un dialogue continu.

Développement Économique : Un potentiel non exploité

Alphonse a dressé un constat amer. Montargis, à une heure de Paris, avec 65 000 habitants, des zones industrielles et des atouts (caserne Gudin, savoir-faire local), stagne. La pépinière d’entreprises à Corquilleroy (près de la déchetterie) décourage les porteurs de projets par son isolement et son manque d’accompagnement. Des initiatives comme le Fablab (bloqué par Amilly) ou la maison Feuillette (non valorisée) échouent faute de coordination. La concurrence entre communes (ex. caserne Gudin, port Saint-Roch) et l’absence d’un interlocuteur clair freinent les investisseurs. La taxe professionnelle, redistribuée aux communes, pourrait être recentrée sur l’agglomération pour réhabiliter les friches, créant des emplois locaux. Des exemples comme Nexity (155 000 € de subventions prévues sur le bâtiment de l’Horloge) montrent une capacité de l’agglomération à capter des fonds, mais sans stratégie globale.

Politique de la Ville et Contractualisations

La politique de la ville cible les quartiers prioritaires (Montargis, Chalette), mais les conseils citoyens sont marginalisés. À Montargis, l’ancien président de l’AME, aussi maire, favorisait sa commune, obligeant la préfecture à intervenir pour inclure Chalette, mais sans consulter le conseil citoyen en amont, comme le prévoit la loi Lamy. Les 200 000 € annuels (votés par le conseil communautaire et suivis par l’État) financent des projets opaques, comme 10 000 € pour accompagner deux personnes en insertion. Comme il n’y a pas de commission communautaire sur la politique de la ville, les élus ne peuvent rien contrôler !

Les contractualisations avec la région avec 0 € initialement pour l’économie sociale et solidaire sur le contrat 2020-2026 – malgré un chômage élevé – devraient donner lieu à de plus larges consultations en amont. Le futur contrat 2026-2032 est en cours d’élaboration selon les mêmes modalités et les équipes municipales en place. La contractualisation avec le département porte sur des investissements structurants en matière de voirie ou transport (ex. aérodrome de Vimory).

Perspectives et Débats

Les participants ont proposé une fusion des communes ou un renforcement des quartiers (2 000 hab.) et de l’agglomération, mutualisant compétences (sport, conservatoire, pistes cyclables). Le zéro artificialisation nette, promue par la loi, pousse à réhabiliter les friches (ex. hangar Van Leuwen via le PTCE), mais des projets comme Barjane accélèrent l’artificialisation avant les contraintes. Des liens intercommunaux (ex. piste cyclable Paucourt-Chalette) et des projets comme un centre éducatif d’éducation à l’environnement avec hébergement en forêt de Paucourt ont été évoqués. ECM travaille sur un pilotage budgétaire commun, malgré des résistances.

Conclusion

Cette réunion a révélé un territoire riche mais entravé par une gouvernance opaque et des rivalités locales. ECM appelle à une transparence accrue, une vision partagée et des agendas clairs (ex. fusion des écoles de musique d’ici 2028). Restez informés via nos newsletters !

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