Lors du conseil municipal du 6 octobre la ville le conseil municipal a voté la destruction de 3 terrains de tennis.

Depuis plusieurs mois, le paysage sportif montargois est en pleine mutation — et pas toujours dans la transparence. La décision de la municipalité de détruire trois courts de tennis municipaux pour laisser place à une salle de padel privée soulève de nombreuses interrogations, tant sur le fond que sur la méthode.

Un projet présenté comme une “opportunité”

Selon les informations communiquées par la mairie, le projet porté par la société Sportunity prévoit la construction d’un bâtiment de 3 000 m² comprenant quatre terrains de padel couverts, des vestiaires et un club house. La structure pourrait également accueillir des panneaux photovoltaïques en toiture.

Le site choisi n’est autre que celui des trois courts de tennis les plus éloignés du club house de l’USM Montargis Tennis, situés à proximité du vélodrome. Ce choix intervient après l’abandon d’un premier emplacement, qui aurait nécessité l’abattage de plusieurs chênes.

Le contrat signé avec Sportunity prévoit un bail de 30 ans, assorti d’une redevance mensuelle de 1 000 € HT versée à la commune. À l’issue du bail, les installations reviendront à la ville, “en bon état d’entretien”.

Une décision prise sans réel débat

Mais au-delà des chiffres, c’est la méthode qui interroge.

Depuis la fermeture du Cercle Pasteur Gymnastique par le Maire de Montargis, sans débat, sans vote et sans réel fondement, un climat d’inquiétude s’est installé dans le monde associatif montargois. Beaucoup de clubs et de bénévoles redoutent aujourd’hui d’exprimer le moindre désaccord avec la municipalité, de peur de voir leur avenir compromis.
Quand la mairie affirme “Une concertation a eu lieu avec le club de tennis, permettant d’obtenir son aval, et d’envisager les modalités de partenariat entre les deux structures”, on a de quoi s’interoger sur la qualité de “l’aval” donné par l’USM.

Le tennis sacrifié pour le padel ?

La destruction de terrains municipaux dédiés à un sport historique de la ville, au profit d’une activité privée, soulève des questions de fond.
Certes, le padel est un sport en plein essor, mais pourquoi ne pas l’avoir intégré au sein même du club de tennis existant, comme cela se fait dans de nombreuses autres communes ?

On nous explique qu’il serait prévu de reconstruire un ou deux nouveaux courts de tennis “à terme”, mais aucun budget, calendrier ou engagement précis n’a été présenté à ce jour.

Cette absence de visibilité laisse craindre une fragilisation durable du club local, qui devra cohabiter avec une structure commerciale poursuivant des objectifs très différents des siens.

Une cohabitation fragile et des questions en suspens

La municipalité affirme qu’un accord a été trouvé avec le club de tennis, mais aucun document public ne permet de connaître les termes exacts de cette “concertation”.
Ce flou alimente un sentiment de méfiance parmi certains pratiquants.

Derrière ce dossier, une question essentielle se pose :
Le sport montargois reste-t-il un bien commun, ou devient-il un terrain d’affaires ?

Le montage financier choisi — sans dépense directe pour la ville — peut sembler séduisant sur le papier, mais il crée une dépendance durable à une structure privée et affaiblit le rôle des associations locales dans la vie sportive de la commune.

Pour un véritable dialogue local

Les Montargois méritent des décisions prises dans la transparence, avec concertation et débat public.
Le développement du padel n’est pas en soi un problème : c’est la manière dont la ville choisit d’imposer ses projets qui l’est.

À l’heure où les associations jouent un rôle essentiel pour la cohésion et la vitalité locale, il est urgent de renouer le dialogue entre la municipalité, les clubs et les habitants.
Le sport doit rester un espace de partage et d’intérêt collectif, non un levier au service d’intérêts privés ou de décisions unilatérales.